Euro 2016 : à table, les quatre-quarts sont là !

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Après deux jours sans football, à errer entre le canapé et la cuisine sans but précis, à prendre notre mal en patience en réapprovisionnant le stock de bières, le jour de gloire est enfin arrivé ! Les huit dernières nations encore présentes vont s’affronter sur les quatre prochains jours… et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a eu quelques surprises en huitième de finale !

Emballé, c’est pesé !

Passons assez rapidement sur Allemagne – Slovaquie (3-0) et Belgique – Hongrie (4-0), non pas que les matchs n’aient pas été plaisants, bien au contraire, mais il n’y a pas vraiment eu de suspens. Tout de même, deux choses sont à noter. D’une part Manuel Neuer (ALL) et Thibault Courtois (BEL) ont du s’employer pour permettre à leur équipe de ne pas voir leur match se compliquer. Les deux portiers ont réalisé des parades assez sensationnelles à des moments clés pour préserver leur cage inviolée. D’autre part, c’est une mention spéciale à adresser à la Hongrie qui, bien qu’elle ait reçu la première « fessée » de la compétition, n’a jamais fermé le jeu, ou garé le bus devant ses cages en attendant un contre magique. Elle a créé du jeu, elle a bousculé cette équipe Belge, elle ne s’est pas laissée faire et encore une fois, sans un très bon Courtois, le sort du match aurait pu être tout autre. Le portier de Chelsea a longtemps maintenu les siens à flots alors que le score n’était que de 1-0, avant de voir les talents belges finir par faire imploser la défense hongroise sur deux coups de butoirs orchestrés par un (très) grand Eden Hazard.

C’est aussi une histoire de gardien qui s’est écrite lors du France – Irlande. Rapidement menés 1-0 sur un penalty provoqué par Paul Pogba, ou intelligemment obtenu par Shane Long c’est selon, nos Bleus ont pu compter sur un excellent Hugo Lloris qui n’a toujours pas encaissé de but dans le jeu. Le gardien des Spurs n’a pas eu grand chose à faire, mais a sorti les interventions nécessaires pour éviter le naufrage de notre EDF et un 2-0 synonyme d’élimination précoce, tandis que de l’autre côté du terrain, Randolph a tout fait pour écœurer les rares tentatives françaises. Et sans un changement de formation à la mi-temps, il aurait sûrement pu continuer 45 minutes supplémentaires, mais le passage au 4-2-3-1 avec un Antoine Griezmann remis dans le cœur du jeu, plus à même de diriger les opérations et surtout d’être plus proche d’Olivier Giroud, a permis à notre Équipe de France d’être plus équilibrée. Il n’aura alors fallu que 20 minutes pour changer le cours du match, d’abord sur une tête d’un Griezmann métamorphosé, puis sur une très belle déviation de Giroud dans la course du buteur de l’Atletico Madrid qui ne s’est pas fait prier pour crucifier le gardien Irlandais. Encore une fois nos Bleus ont joué avec nos cœurs mais cette formation (4-2-3-1) semble apporter des garanties tant sur le plan offensif que défensif avec un Pogba un cran plus bas mais avec le jeu ouvert devant lui.. wait & see.

From Hero to Zero

Deux nations ont surpris, voir déçu lors de ces 8èmes, dans des proportions différentes. Commençons par la Croatie qui s’était vu affublée de l’étiquette de favori, après une phase de poule l’ayant vu terminer à la plus haute place, et ce devant l’Espagne. Alors est-ce que ce statut a complétement inhibé les Croates face aux Portugais ? Mais cela ne peut suffire pour expliquer ce que l’on a vu lors de ce match… ou plutôt ce que l’on a pas vu. Car il n’y a rien eu de proposé, exit la fluidité, les transmissions précises et rapides, les inspirations de Perisic, Modric ou Rakitic… le néant, ou ce qui s’en approche le plus. Quand c’est le défenseur central qui a les 3 plus grosses occasions de son équipe, c’est qu’il y a un gros souci dans l’animation offensive. Mais il faut aussi rendre à César ce qui appartient à César, car de leur côté, les Portugais ont fait un match défensif parfait, le duo Pepe-Fonte n’a jamais été pris à défaut, les deux arrières (Cedric et Guerreiro) ont réussi à neutraliser toute velléité d’attaque des hommes de couloir croates. Sans jamais réussir à se créer d’occasions franches, les Lusitaniens s’en sont remis à l’art du contre, une technique finissant par s’avérer payante. Juste après avoir frôlé l’élimination, les Croates touchant le poteau, l’armada portugaise se rue vers la cage de Subasic à la 117ème minute. Avec un (gros) brin de chance, Nani trouve Ronaldo dont la frappe est repoussée par le gardien monégasque.. sur la tête d’un Quaresma opportuniste qui ne rate pas l’occasion de délivrer son équipe en poussant le ballon au fond des filets.
L’autre surprise, de taille celle-ci, c’est l’élimination de l’Angleterre par… l’Islande ! Alors c’est vrai que les Islandais avaient montré des gages de solidité défensive, de cohésion, de force collective, d’envies… mais quand même, les Anglais ne sont pas novices en matière de compétition internationale, ce vécu aurait dû leur permettre de gérer ce match tranquillement, d’autant plus qu’ils s’étaient mis sur les bons rails en ouvrant le score très tôt dans le match sur un penalty de Wayne Rooney… il n’y a donc aucune excuse pour nos amis Anglais qui sortent de l’Euro de toutes les façons possibles ! Car même à 1-0 en leur défaveur, les Islandais n’ont jamais semblé paniquer, puisqu’il ne leur a fallu qu’un quart d’heure pour prendre les commandes de ce match, et ne plus les lâcher, opposant aux Three Lions, une défense de fer, une envie collective de se surpasser ahurissante, un dévouement total pendant plus de 90 minutes. Encore plus fou, ils n’ont presque jamais été mis en réel danger, le penalty mis à part, comme s’ils étaient déjà des vieux briscards dans cette compétition alors que c’est leur toute première participation !

Last but not Least

Cet Italie-Espagne ressemblait a une finale sur le papier et le contenu n’a pas déçu. Comme annoncé dans un précédent post, l’Italie a réussi à mettre son plan à exécution, en venant à bout de pâles espagnols. Mais tout le mérite revient aux Transalpins après un premier acte maîtrisé de la tête et des épaules où ils auraient même pu mener plus largement au score s’ils ne s’étaient pas heurté à un David De Gea impérial. Bien plus inspirés, créatifs, audacieux, les Italiens ont surclassé une équipe d’Espagne véritablement à court d’idées et venant buter sur un trio Bonucci-Barzagli-Chiellini encore une fois au dessus de tout en matière de défense. Mené 1 à 0 à la pause, la Roja est revenue avec de meilleures intentions sur le terrain, confisquant la balle à leur adversaire… petit hic, c’est que l’Italie n’a jamais eu peur de ne pas avoir la balle, reculer ne les inquiète pas, au contraire, il y a cette impression incroyable que plus ils sont bas, plus ils sont forts. Et les rares fois où les Espagnols ont réussi à passer ce rideau défensif ultra compact, ils sont tombés sur un Gigi Buffon plus rayonnant que jamais, avec les réflexes d’un jeune gardien tout juste sorti de son centre de formation, débordant d’envie, de joie, de folie. Dans ce second acte, les Italiens ont lâché la gonfle pour nous sortir un autre récital, celui de la défense, des fautes intelligentes pour gagner du temps, pour couper le rythme du match, pour faire remonter tout le monde, pour semer le doute… avant de porter l’estocade finale, celle qui finit d’achever tous vos espoirs de qualification. Dans le rôle du bourreau, comme contre la Belgique en poule, on retrouve Graziano Pelle qui a su garder la lucidité pour se placer seul face à la cage, attendant l’offrande de son partenaire, celle de Darmian cette fois, pour fusiller De Gea et éliminer le tenant du titre, rien que ça.

Au final, tout cela nous donne des quarts de finale plutôt alléchants avec dès ce soir :

  • Pologne – Portugal (21h) : une rencontre qui risque d’être assez fermée ou Robert Lewandowski risque d’avoir envie de débloquer son compteur but, osons un petit 1-0 pour la Pologne avec une réalisation du buteur munichois
  • Pays de Galles – Belgique (vendredi 1 juillet, 21h) : on peut s’attendre à voir des Diables Rouges dominateurs, les Gallois s’arque-boutant autour de leur cage avant de lancer quelques contres avec Gareth Bale en fer de lance. Une petite séance de penalty n’est pas à exclure, probablement.
  • Allemagne – Italie (samedi 2 juillet, 21h) : LA grosse rencontre de ces quarts avec cette interrogation en trame de fond, après le champion d’Europe, la Squadra Azzura peut-elle venir à bout du champion du Monde ? Là encore, la maîtrise risque d’être Allemande, qui semble monter en régime dans cet Euro… Mais tout de même, les Italiens nous ont montré l’étendue de leurs capacités. C’est peut-être le match le plus dur à pronostiquer, mais les Italiens sont totalement capables de refaire le même coup, et puis, on dit bien jamais 2 sans 3.. après la Belgique, l’Espagne.. au tour de l’Allemagne ? On se mouille, 1-0 pour l’Italie..
  • France – Islande (dimanche 3 juillet, 21h) : sans offense pour les Islandais, c’est le quart le plus déséquilibré sur le papier. Mais je m’étonne d’entendre déjà certains observateurs français nous envoyer directement en demi-finale avant même le match joué. L’Islande nous a pourtant montré qu’elle n’était pas à prendre à la légère, en battant par deux fois les Pays-Bas en qualification, en rapportant un point de son match face au Portugal en poule, et enfin, en éliminant les Anglais. Pour nos Français, la prudence est de mise et il faudra surtout, mais alors SURTOUT, réussir son début de match et jouer relâché, tout en sachant que la faille risque d’être longue à trouver.. la fraîcheur physique risque de jouer en notre faveur, comme face à l’Irlande, patience donc. Allez, disons… 2-0 pour la France.

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