© Matt Dunham / AP
Tous les amoureux de FIFA le connaissent et ont un avis tranché sur lui. On aime ou on déteste. On a collé des raclées, ou on en a reçu par sa faute. Physique, rapide, technique, ambidextre, bon de la tête.. le joueur ultime par définition, un véritable cauchemar manette en main.
Mais que vaut vraiment ce bon vieux Son ? Est-il aussi « cheaté » que sa version virtuelle ? Tour d’horizon.
« Das abenteuer beginnt »
L’histoire commence en 2010 en Allemagne, du côté de Hambourg. Après deux ans passés au centre de formation du HSV, Heung-min Son signe son premier contrat pro. Aligné en tant qu’ailier gauche lors des matchs de pré-saison, le jeune coréen met rapidement tout le monde d’accord, à commencer par son entraîneur de l’époque, Armin Veh, voyant en lui un véritable « joyau ». Un joyau qui se peaufinera durant trois années sur le flanc gauche de l’attaque Hambourgeoise, période durant laquelle il inscrira 20 buts en 78 matchs joués.
Comme on dit, l’amour dure trois ans, à l’été 2013, l’idylle s’arrête donc. Son décide de relever le défi lancé par le Bayer 04 : remplacer André Schürrle parti renforcer les rangs de Chelsea. Pas une mince affaire, l’ailier allemand laisse derrière lui un bilan solide du côté de Leverkusen : 23 buts pour 83 matchs joués. De quoi intimider Son ? Pas vraiment, puisqu’il va faire mieux dans le même laps de temps en scorant 29 pions pour 87 apparitions avec le maillot rouge & noir. De quoi taper dans l’oeil de pas mal de recruteurs européens, notamment ceux de Tottenham. En août 2015, le club londonien allonge pas moins de 30 millions d’euros pour s’offrir les services du feu follet coréen, faisant de lui le 2ème joueur asiatique le plus cher de l’histoire. Juste derrière l’iconique milieu de terrain japonais Hidetoshi Nakata, lors de son transfert à Parme (30,5 millions d’euros).
Un thé pour Son majesté ?
Deux challenges attendent Son, le premier étant de combler le vide laissé par le départ de Gareth Bale au Real Madrid deux ans plus tôt. Le second va être de s’adapter à un nouveau championnat, une autre vision du football. Son doit muscler son jeu, forger ses poumons au « box to box » et se préparer à se confronter à l’apprêté des défenseurs de BPL, vaste programme. Sa première saison sous le ciel londonien est un rude apprentissage, le numéro 7 peine à trouver ses marques malgré ses vingt-huit prestations avec les Spurs. Pour sa défense, la concurrence est féroce dans le line-up offensif des londoniens ; Eriksen, Alli, et un Harry Kane flamboyant, qui finira meilleur buteur du championnat lors de cette saison 2015-16 avec 25 réalisations. A l’arrivée, Tottenham finit 3ème derrière Arsenal et le surprenant Leicester de Claudio Ranieri. Heung-min Son l’a bien compris, il faut rapidement se mettre au diapason de l’équipe pour l’aider à viser plus haut.
Son POTM © DR
C’est chose faite dès septembre de la saison suivante où il est élu joueur du mois de BPL, les prémices d’une saison canon pour Son au cour de laquelle il inscrira 14 buts et délivrera 6 passes décisives en 34 rencontres. L’alchimie est quasi parfaite avec le Maestro Eriksen, le « box-to-box » Alli et le goleador Kane, formant un quatuor offensif roulant sur la Premier League. Rapidement, Tottenham devient la seule équipe crédible pour arrêter la folle cavalcade du Chelsea d’Antonio Conte. Mais malgré un second trophée de meilleur joueur du mois reçu en avril, Son et ses potes n’arriveront pas à aller chercher ce titre de champion d’Angleterre qui échappe à leur club depuis 1961. Les Spurs devront se consoler avec une belle seconde classe, et un nouveau trophée de meilleur buteur (29 buts) pour Harry Kane.
Reste à savoir ce que va donner cette troisième saison pour Heung-min Son, au sein d’un effectif rodé, capable de vaincre le Real Madrid en match de poule de Ligue des Champions. Le coréen doit encore franchir quelques paliers pour marquer de son emprunte l’histoire du football. Et qui sait, peut-être un jour être plus fort que sa carte sur FIFA ?
On se fait un foot ? 